Les enjeux liés à la relocalisation alimentaire en Belgique
Le contexte actuel démontre la fragilité de notre système alimentaire. Nos habitudes de consommation étant tributaires des aléas climatiques, sanitaires et géopolitiques nous en ressentons aujourd’hui quelques conséquences.
La communauté scientifique insiste aujourd’hui et souligne que « Occulter les prévisions scientifiques menaçantes de notre système dans une réflexion stratégique en entreprise relève aujourd’hui de l’inconscience »
Bien que nous soyons avertis, grands nombres d’organisations décident malgré tout de se réfugier dans des croyances plus rassurante et le « business as usual ». Aujourd’hui, nous croyons dans la force de la relocalisation de notre système agricole avec des pratiques bio-régénératives. Les bénéfices directs et indirects sont colossaux compte tenu des menaces avérées avec les conséquences du dérèglement climatique.
Soutenir la relocalisation de filières agricoles et parallèlement le soutien des entreprises agroalimentaires dans la relocalisation de leur approvisionnement contribuent directement à la résilience territoriale avec un impact sur :
- L’environnement (réduction des émissions, séquestration de carbone dans nos sols, biodiversité, réduction de l’érosion, gestion optimale de l’eau, etc)
- Le volet social (relocalisation de la main d’œuvre, soutien au fermes du territoire et aux acteurs locaux) et naturellement
- Le volet économique (garantie d’approvisionnement, réduction des pertes de production liée à des ruptures d’approvisionnement, affranchissement des spéculations financières mondiales sur les matières premières, réduction du gaspillage, reprise de contrôle sur la chaine de valeur, solidarité économique face aux aléas grâce à la proximité, etc.)
La consultance en relocalisation alimentaire proposée par Eversaule vise à accompagner les entreprises et les porteurs de projet dans la relocalisation de notre système alimentaire. Grâce à une expertise en business développement et développement de filière, nous pouvons offrir un service intégré, en tenant compte de toutes les spécificités liées à votre projet.
Qu’est-ce que la relocalisation alimentaire ?
La mondialisation des systèmes alimentaires est allée de pair avec l’intensification agricole et l’expansion des industries agroalimentaires. Outre ses externalités négatives au niveau environnemental, cette évolution a conduit à une forte déconnexion entre agriculture et alimentation, entre système alimentaire et territoire.
Le processus de relocalisation consiste à réorganiser un système alimentaire dans son ensemble – englobant la production, la transformation, la distribution et la commercialisation, mais aussi les prises de décision et la consommation – de manière à réduire la distance parcourue par l’alimentation et limiter les coûts inhérents au modèle agroindustriel.
Relocaliser implique aussi de cerner les besoins d’une population, et de tenter d’y répondre par la production et la transformation locale, à partir de fermes et d’entreprises présentes sur le territoire, et fonctionnant en réseaux.
Dans un système alimentaire « circulaire » (non-industriel), l’empreinte carbone de la production alimentaire est fortement réduite, la biodiversité est préservée, les déchets et le gaspillage alimentaire sont limités. En créant de nouvelles synergies, les acteurs du système alimentaire local – des producteurs et productrices aux entreprises de distribution – deviennent plus autonomes dans leurs décisions et re-créent des liens à l’échelle du territoire, consolidant ainsi la gouvernance locale du système alimentaire.
Des systèmes alimentaires relocalisés se mettent en place aujourd’hui à différentes échelles, aussi bien sur des territoires ruraux que dans des grandes villes (Montpellier, Bristol en Angleterre, Toronto au Canada).
Gouvernance alimentaire
Les pratiques agricoles constituent donc la plus grande force d’évolution des paysages, et de la biodiversité qu’ils abritent. L’intensification sans précédent de l’agriculture se manifeste aujourd’hui par un environnement profondément dégradé, une dépendance élevée à de nombreux intrants et une grande spécialisation des systèmes agraires. L’adoption massive de pratiques agroécologiques est impérative pour renforcer la résilience des fermes, et enrayer la dégradation des écosystèmes.
La transformation des systèmes alimentaires vers des modes de production et de consommation plus durables nécessite des mutations importantes à différents niveaux. Les auteurs du Scénario Afterres2050 montrent que ces transformations touchent notamment les systèmes de culture, l’utilisation des surfaces agricoles et non agricoles, la prise en compte des impacts environnementaux et le changement de comportement alimentaire. Il s’agit aussi de rendre plus démocratique les modes de décision touchant à l’agriculture et l’alimentation et de mobiliser des outils de politique publique.
De plus en plus de territoires et de villes ont pris conscience des enjeux de la relocalisation alimentaire, et se sont dotés de conseils alimentaires qui s’intéressent non pas uniquement à l’accès à la nourriture, mais aussi à l’origine géographique des produits, à leur qualité, aux pratiques agricoles, et aux modes de distribution.
Auteur: Guirec de Wouters. Partner Eversaule